Première analyse des suivis estivaux de la défoliation des arbres forestiers

Le Département Santé des Forêts, par le biais des Correspondants Observateurs, observe chaque année 20 arbres sur 178 placettes de l’inter-région Sud Est.

Pour chaque arbre, les différents symptômes observés sont notés ainsi que le déficit foliaire qui permet de traduire le stress des arbres. En effet, quand les arbres n’ont pas assez de feuilles en été, c’est souvent parce qu’elles ont été mangées, qu’elles sont tombées à cause de la chaleur ou du gel ou bien que l’arbre manque de vitalité pour produire assez de branches.

L’analyse ci dessous est faite par Grande REgion ECOlogique (GRECO), comme le montre la carte ci-après, qui illustre les limites de chaque région et la répartition des placettes notées sur le pôle.


Contexte de l’année 2021 :
Après un printemps marqué par des températures élevées et un déficit de pluviométrie très marqué sur le GRECO Sud Ouest Océanique, Pyrénées et l’Ouest du Massif Central (cf. carte écart pluviométrique printemps), l’été a été relativement bien arrosé sauf sur la Provence et une grande partie de la Corse (cf. carte écart pluviométrique été).

En conséquence, voici ce qui a pu être observé sur chaque Grande REgion ECOlogique :

Corse :
Le déficit foliaire est stable après une baisse sur 2020 mais le pourcentage d’arbres présentant un fort déficit (+ de 50 %) notés comme "dépérissants en rouge" est en légère augmentation à 19 %. Les placettes, principalement constituées de chênes verts, se trouvent en montagne pour la plupart.

Méditerrannée :
Le déficit foliaire moyen est en augmentation autour des 45 % et le nombre d’arbres "dépérissants" passe à 27 %, un peu inférieur au pic de 2019 à 33 %.
Cette année a encore été difficile pour les arbres dans cette zone où le stress hydrique est très fort depuis 2017.

Alpes :
Autour de 32 %, le déficit hydrique moyen est en légère augmentation de même que le pourcentage d’arbres "dépérissants" à 17 %. Cette situation assez favorable masque bien sûr des situations contrastées, notamment les foyers d’attaque de scolytes sur le sapin pectiné et le pin sylvestre.

Massif Central :
Alors que le pourcentage d’arbres "dépérissants" avait bondi à 32 % en 2020, ce chiffre se stabilise cette année marquant un certain répit. Autour des 45 %, le déficit foliaire moyen reste fort et proche de celle de la GRECO Méditerrannée.

Sud Ouest Atlantique :
Relativement épargné jusqu’en 2019, le déficit foliaire moyen et le pourcentage d’arbres à plus de 50 % ont bondi en 2020 de 31 à 36 % et de 7 à 15 % : cette dégradation se poursuit plus lentement en 2021.

Pyrénées :
Alors que le pourcentage d’arbres dépérissants est stable depuis 4 ans, on note une amélioration du déficit foliaire moyen dans cette inter-région, bien qu’il reste à un niveau élevé autour des 37 %.

En conclusion :
Sur l’ensemble du pôle, 2021 est une année de répit, grâce à des pluviométries importantes au cours de l’été sur une grande moitié ouest. Cette situation a compensé le printemps particulièrement sec mais n’a pas permis aux arbres de significativement améliorer leur état de stress provoqué par la saison 2020.


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