Salade - saison 2017-2018

Salade d’hiver : Bilan 2017/2018

Une campagne très difficile à l’export et décevante sur le marché français
(mise à jour au 1er juin 2018)

La campagne 2017-2018 de la salade d’hiver produite dans la région se révèle décevante. A l’export, la concurrence italienne vient en effet disputer nos marchés habituels et maintient des cours bas tout au long de la campagne. Sur le marché français, la baisse de production cette année ne se traduit pas par des cours élevés : le cours moyen de la campagne est seulement conforme à la moyenne quinquennale.
Le paysage de l’offre se modifie : bon nombre de producteurs ont développé une activité d’expédition et la concurrence entre opérateurs s’exacerbe avec cette atomisation croissante de l’offre.
Au cours de cette campagne, la baisse de la production (-6 % par rapport à l’an passé au plan national) ne se concrétise pas par une meilleure valorisation. Le détournement de consommation vers d’autres produits de la gamme salade ainsi que les difficultés structurelles de mise en marché en sont les principales explications.
Un marché à l’exportation au démarrage tardif avec une concurrence prégnante
En début de campagne, la douceur des températures prolonge les cultures des pays d’Europe du Nord et retarde d’autant les premières expéditions vers ces marchés. Ensuite, toutes les régions européennes se positionnent pour fournir la demande. Une concurrence prégnante avec l’Italie s’installe sur les marchés allemands et suisses, premières destinations hors France des salades du Sud-Est. Cette concurrence entre pays fournisseurs tire les cours vers le bas, sans aucune embellie au cours des 5 mois de campagne.
Le cours moyen de la Lollo-Rossa, variété cœur de marché de l’export, est inférieur de 17 % à la moyenne quinquennale (0,44 € pièce en 2017/2018 contre 0,53 € pièce en moyenne quinquennale). Les volumes exportés d’octobre à mars chutent de 11 %. (source : Douanes)
Un marché national à l’équilibre fragile
Sur le marché national, l’équilibre entre l’offre et la demande se maintient hormis pour les mois de novembre et janvier. L’approche des fêtes de Noël dope la demande et le froid de la fin janvier et début février régule l’offre. Le mois d’avril se révèle même favorable pour les exploitations encore en production, du fait de l’absence des autres bassins français. Les cours sont globalement conformes à la moyenne quinquennale.
Une typologie des acteurs au stade expédition qui se modifie
Comme l’an passé, bon nombre de producteurs de salades se détournent des entreprises d’expédition et prennent désormais complètement en charge la mise en marché. Les grossistes et surtout les centrales d’achats de grandes enseignes sont devenus leurs interlocuteurs directs. En effet, ils peuvent désormais prendre à leur compte une marge commerciale qui jusqu’alors leur échappait. Ces nouveaux « producteurs-expéditeurs » conditionnent leur production sur l’exploitation, appuyés par de grandes enseignes qui souhaitent réduire le nombre d’intermédiaires. Le risque à court terme est d’atténuer les gains financiers en dispersant davantage l’offre face à une demande toujours plus concentrée (GMS), caractéristique d’un marché de type oligopsone.

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